Absolument personne ne peut accéder à notre solitude ni même l'effleurer. Pourtant, tant que nous ne l'avons pas découverte nous mêmes, nous sommes persuadés du contraire. Et nous meublons nos vies de relations, coups de coeur, prétendues âmes soeurs pour l'éviter, la cacher tant elle nous effraie et nous met mal à l'aise.

Si fortuitement ou par le fruit d'une certaine recherche nous commençons à nous en approcher et percevoir sa nature réelle, après peut-être un moment de stupéfaction, nous découvrons qu'elle n'est pas notre ennemie et qu'elle contient au contraire une douceur que nous avons vainement cherchée ailleurs.

Cette découverte nous rendra probablement asocial aux yeux du monde. Et alors? S'il y a toujours foule pour aller au cirque, à moins d'en sortir, comment contempler l'infini du ciel?
La découverte de la beauté de notre solitude est fragile. Souvent nous serons tentés de retourner dans nos rêves que nous connaissons si bien. Bien qu'ils nous frustrent et que nous l'ayons parfaitement compris. L'attraction presque irrésistible du connu et de l'inconscience.

Lorsque notre solitude apparaît, n'en ayons pas peur. Essayons simplement de la couver en silence avec la même douceur que celle qu'elle nous apporte jusqu'à entrer en résonance, qu'elle éclose et nous libère.