Comme un yo-yo

Publié le 22 Juillet 2009

La plupart d'entre nous faisons l'expérience de hauts et de bas ce qui parfois nous surprend alors que nous pensions avoir atteint un niveau de conscience ou de paix relativement stable. Mais la conscience n'est jamais un phénomène fixe, mais plutôt ondulatoire, parce que vivant. Ce mouvement de yo-yo dans lequel nous sommes pris parfois, quoique déroutant et désagréable, nous permet non seulement d'aiguiser notre vigilance et notre acceptation de "ce qui est" mais aussi de démasquer nos rêves et nos idéaux de perfection qui sont encore des délires de l'ego.

Bien sûr il existe en nous, consciemment ou pas, la nostalgie d'une Paix et d'une Harmonie perdues. Ce n'est pas l'état béat prénatal dont parlent les psychologues lorsque nous baignions dans une sorte de fusion éventuelle avec notre mère. Car la marque de cette paix là était un état d'inconscience, comme celui que peuvent provoquer l'alcool ou les drogues, au sens large du terme. La nostalgie que j'évoque ici, quoique par nature indéfinissable, trouve ses racines dans un état de conscience total, avant que nous fassions l'expérience de la séparation, c'est à dire de l'identification de la conscience à un phénomène qu'elle expérimente en tant que Moi.

C'est ce que certains définissent comme la chute. La conscience n'est plus témoin de l'expérience, elle est devenue l'expérience.

Le défi est alors d'accepter cet état et simplement d'observer les allers et retours entre l'état de témoin et l'état de sujet, nos résistances, nos rejets, nos refus et... nos désirs. Tous ces mouvements d'oscillation qui nous décentrent. En soi, ce ne sont pas ces mouvements ou la Vie que nous devons craindre, voire refuser. Simplement nous rappeler, comme le cyclone, à l'extérieur les vents les plus violents, au centre l'oeil immobile mais VIVANT. C'est un Tout.

Lorsque nous nous trouvons confrontés à une souffrance particulière, la conscience semble comme se cristalliser, se rétrécir, et en fait s'en nourrir, dans une sorte d'auto-hypnose. Il est très difficile sur le moment de ne pas se laisser "prendre" dans le tourbillon.

Heureusement, tout finit toujours par passer et avec le recul nous pouvons identifier ce processus toujours mieux et peu à peu, avec le temps, nous parvenons à réaliser de plus en plus tôt le moment où nous décrochons de l'état de conscience-témoin.

La chute est souvent brutale et d'autant plus douloureuse. Il semble au contraire que la libération prend du temps, que la remontée est laborieuse. Pourtant il n'en est rien. Lorsque nous rêvons, le réveil se produit toujours dans l'instant. Ce qui est lent fait encore partie du rêve, tout comme l'espoir.

Comme un yo-yo

Rédigé par Gogoshi

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